« Musée Robespierre » : pour un récit équilibré !
M. le Maire a décidé de créer un « centre d’interprétation » sur Robespierre dans l’actuelle « maison Robespierre » à proximité du théâtre. La raison de la création de ce qui ressemble à un « musée Robespierre » est que ce personnage de la Révolution est né à Arras et a résidé deux ans dans cette maison.
Robespierre est un personnage controversé. Selon de nombreux historiens, ce révolutionnaire est à l’origine de la Terreur, et de la loi des suspects qui entraîna 500 000 arrestations en France. Robespierre siégea au Comité de Salut Public qui a soutenu des milliers d’exécutions arbitraires, notamment les massacres à Lyon et en Vendée (des historiens parlent de génocide vendéen).
Les décisions prises par Robespierre à Paris ont eu des conséquences douloureuses pour Arras. Les dispositions adoptées par Robespierre au sein du Comité de Salut Public, ont envoyé près de 400 Arrageois à la guillotine, en quelques mois seulement.
Les Arrageois n’ont pas oublié. Déjà, dans les années 1930, ils s’étaient indignés quant à l’arrivée du buste de Robespierre à Arras.
Toutefois, nous ne sommes pas contre l’étude de ce personnage dans un espace dédié. Nous ne devons pas nier l’Histoire, ni effacer les personnages historiques. Nous devons enseigner cette période aux plus jeunes.
Mais tout en dépassionnant les débats, nous ne devons pas oublier le lourd tribut subi par les Arrageois.
C’est ainsi que nous serons vigilants pour que ce « musée » ne soit pas à la gloire de Robespierre. Par conséquent, dans un esprit d’équilibre, nous avons proposé à M. le Maire que cet espace accueille aussi d’autres personnages historiques nés ou ayant vécu à Arras à la même époque. Parmi ces « enfants d’Arras », nous pouvons citer Alexandre Gonsse de Rougeville immortalisé par le célèbre écrivain Alexandre Dumas sous le nom de chevalier de Maison-Rouge.
Concernant les « enfants d’Arras », nous pensons aussi aux anonymes qui ont participé à la vie locale et au rayonnement de notre cité. Cela mérite bien sûr un travail d’historien pour retrouver et mettre à l’honneur ces Arrageois ayant vécu sous la Terreur. Pour commencer, nous pouvons travailler à partir des noms de tous les malheureux guillotinés sur la place du Théâtre… ce qui nous amène à une autre idée pour ce « centre d’interprétation » : un lieu en hommage aux victimes de la Terreur à Arras.
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Alban HEUSÈLE et Thierry DUCROUX